Lorsque j’ai abordé les œuvres de Julián Arcas, il y a plusieurs années, j’ai assez rapidement écarté l’idée de les inclure à mon répertoire. Je pensais qu’elles n’étaient pas assez « classiques », ni assez « irrévérencieuses » pour retenir mon attention. Néanmoins, j’ai été fortement impressionné par son écriture et sa technique très personnelle, révélant clairement quel interprète remarquable il devait être. Arcas est un compositeur qui doit être placé dans ce « no man’s land » entre deux époques musicales bien définies, n’appartenant plus à l’une ni pas encore à l’autre. Des années plus tard, et après plusieurs voyages « éclairants » en Espagne (la morcilla étant le meilleur indice), j’ai réussi à le laisser entrer ! Voici MA PROPRE façon d’apprécier et d’interpréter (ne jamais séparer les deux aspects !!!) les œuvres de M. Arcas, en gardant bien à l’esprit d’où vient cette musique et à quoi elle était destinée.
À propos de Jaime Bosch… Au début, c’est le changement de son nom qui m’a intéressé, plutôt que ses œuvres. Une fois que j’ai trouvé des réponses à ma curiosité onomastique et à sa migration culturelle d’Espagne vers la France, j’ai finalement commencé à jeter un coup d’œil à sa musique. Eh bien, il n’est certainement PAS un « pilier du répertoire de la guitare » (qui l’est, d’ailleurs ?), mais après tout, si nous ne devions vivre que les « jours parfaits » de notre vie, quelques semaines suffiraient amplement, n’est-ce pas ? Bosch est l’un de ces jours sereins, doux et rassurants, avec juste une petite touche d’imprévisibilité sans danger ici et là. Ce que j’ai le plus apprécié, c’est que sa musique est « honnête » et « sincère », contrairement à la plupart des compositions musicales espagnoles de l’après-guerre, souvent associées à Andrés Segovia.
- Carlo Ambrosio