Le Concertino di Alghero est un hommage à la poétesse d'Alghero, Maria Chessa Lai (1922 - 2012). Il se compose de trois mouvements inspirés par des vers du poème En dins de mi (En moi).
Le premier mouvement, Contas de Dolças Rondallas (Légendes de doux contes de fées) est une légende qui utilise deux thèmes principaux dont l'élaboration est continuellement entrelacée entre les deux instruments à travers l'observation prismatique de cellules fondamentales. Le bref épisode avant la reprise, sans abandonner les élaborations des thèmes principaux et se développant sur un tapis rythmiquement immobile, prend l'apparence d'un sujet caché, découvert comme en détournant l'attention pendant quelques instants de la scène principale vers le contexte en arrière-plan.
Le deuxième mouvement En l'Alba Clara (Dans l'aube claire) n'abandonne pas entièrement l'ambiance tonale du premier, mais évoquant les jeux et le chromatisme infini de la toute première lumière de l'aube, il évolue sur des chromatismes ondulants dépourvus de toute staticité qui donnent lieu à trois courts épisodes.
Dans le mouvement final Les Fulles més no Tremolen (Les feuilles ne tremblent plus), l'élan dormant de l'observateur imaginé d'une partie de l'immobilité existentielle est mis en évidence par la progression rutilante marquée au centre dès les premières mesures. Le dialogue serré entre les deux instruments et les larges excursions dynamiques s'amalgament pour donner forme à une pâte sonore ; de laquelle les souvenirs de thèmes passés sont comme extraits d'une mémoire perdue.
