Eugène Ysaÿe a joué «Harold en Italie» avec l’Orchestre du Conservatoire de Bruxelles, il a joué à l’alto le «Lied» pour violoncelle de Vincent D’Indy, il a transcrit pour deux violons et alto son duo pour deux violons, et il aurait écrit sa Suite opus 28 pour violoncelle seul, son alto près de lui.
Les maîtres d’Ysaÿe, Henri Vieuxtemps et Henri Wieniawski nous ont laissé de très belles œuvres pour alto.
Découvert dans les manuscrits du Fond Ysaye de la bibliothèque du Conservatoire Royal de Musique de Liège, ce 3e Divertimento a été découvert en même temps que l’Introduction d’Eugène Ysaye, publiée dans cette même édition, et c’est un bonheur que de permettre aux générations à venir d’avoir le plaisir de jouer cette pièce si riche musicalement et techniquement.
Car si Vincent D’Indy écrivait : «Ysaye aime jouer de l’alto – je n’ai jamais rencontré un musicien qui me donne tant d’émotion que cet homme là», l’arrangement pour alto seul de ce manuscrit inédit nous permet d’offrir une pièce riche en contrepoint, volubile et optimiste – malgré sa tonalité mineure (do mineur) – et communiquant une lumineuse virtuosité.
Pierre-Henri Xuereb
